Mesdames et Messieurs les candidats,
Association Loi 1901, Démocrates pour la Planète est un think-tank lancé en 2019 dont la vocation est d’analyser les grands enjeux environnementaux, d’écouter et d’impliquer la meilleure expertise, et d’y apporter des réponses politiques alliant l’ambition exigée par l’urgence de la situation dégradée de l’environnement et le réalisme des réformes qui seul peut permettre la transformation du modèle économique et sociétal.
Dans le cadre de l’élection présidentielle, plusieurs sujets essentiels nous semblent peu présents dans le débat public voire passés sous silence. Aussi, nous aurions souhaité vous interroger sur ceux-ci et connaître vos réponses aux questions suivantes.
Nous constatons que la pollution aux particules fines a provoqué 307 000 décès prématurés en Europe en 2019 (chiffre de l’Agence européenne de l'environnement), que les perturbateurs endocriniens et les neurotoxiques présents dans l’environnement sont suspectés de contribuer à de nombreuses pathologies chroniques ou développementales, que des maladies se transmettent de plus en plus facilement de l’animal à l’Homme (zoonoses).
Quel est votre diagnostic et quelles sont vos priorités pour le quinquennat en matière de santé environnementale ?
Nous constatons à la lecture des études des scientifiques du monde entier que nous sommes entrés dans la 6e extinction de masse. Cette accélération de la disparition des espèces est notamment liée aux changements climatiques ainsi qu’à la perte d’écosystèmes et d’habitats. La crise sanitaire du COVID qui nous a renvoyé à notre vulnérabilité, a rappelé à bon nombre d’entre nous que nous ne sommes pas maîtres et possesseurs de la nature.
Quelle feuille de route vous donnez-vous pour réconcilier les Français avec le vivant et la biodiversité ?
Nous constatons que les dispositions de la nouvelle directive européenne 2020/2184 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine doivent être transposées en droit français d’ici au 12 janvier 2023. La qualité de l’eau est un enjeu majeur de santé publique et sa raréfaction due aux changements climatiques est également une source de préoccupation dans les territoires, où la ressource en eau est déjà rationnée à certaines périodes de l’année et où des sources d’approvisionnements alternatifs sont recherchées.
Quel est votre diagnostic et quelles sont vos priorités pour le quinquennat en matière d’eau (qualité et quantité) ?
Nous constatons que la fiscalité actuelle des collectivités territoriales est antinomique avec leur rôle primordial en matière de transition écologique. En effet, leurs ressources financières reposent en partie sur la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB), la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) ou la taxe sur les certificats d’immatriculation des véhicules (cartes grises). Autant de ressources liées à la consommation, au logement et à la mobilité, trois secteurs qui dépendent des énergies fossiles et sont émetteurs de gaz à effet de serre.
Envisagez-vous d’utiliser le levier de la fiscalité pour accélérer la Transition écologique ? Et si oui comment ?
Nous constatons, dans les rapports du GIEC et au regard des événements internationaux actuels, que l’enjeu de notre dépendance énergétique est stratégique et central pour l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris. Toutefois, s'il y a des énergies plus propres que d’autres, moins émettrices de gaz à effet de serre que d’autres, aucune n’est parfaite et réduire nos besoins en énergie doit être une priorité.
Quelle planification énergétique articulant souveraineté et sobriété envisagez-vous ?
Enfin, nous constatons que beaucoup de Français ne se sentent pas encore concernés par l’enjeu écologique ou ne modifient pas leurs comportements malgré leur connaissance des conséquences et de l’urgence climatique.
Que comptez-vous faire pour que nos concitoyens s’approprient les enjeux de
la transition écologique ?
Voilà les sujets que nous souhaitions porter à votre connaissance et pour lesquels il nous semble nécessaire de connaître votre positionnement avant l’échéance importante de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains.
Nous vous prions d’accepter, Mesdames et Messieurs les candidats, nos respectueuses salutations.
David Guillerm, Président DPLP,
Danièle Noël, Secrétaire DPLP,
Solène Boulenguer, membre DPLP et responsable de la missive.