Éthique et chasse

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La Sologne fait régulièrement l'objet d'articles concernant son "mode industriel de chasse" avec  l'enfermement du gibier derrière des grillages de deux mètres, sur des domaines dépassant parfois le millier d'hectares. Nous avons souhaité réagir face à ces pratiques qui sortent du principe de la chasse traditionnelle.

La Révolution française de 1789 a aboli nombre de privilèges accordés à la noblesse, notamment le droit de chasser qui lui était accordé exclusivement. De fait la chasse est devenue au fil des siècles passés un privilège, celui des chasseurs sans distinction sociale, un acquis de la République.
 
Si la chasse est entrée dans notre culture, sa pratique a néanmoins évolué de la nécessité de chasser pour s’alimenter, pour devenir un loisir avec des pratiques qui interpellent notre éthique comme l’usage d’animaux captifs ou d’élevage.
 
Alors que notre population est de plus en plus sensibilisée aux enjeux environnementaux et des équilibres qui leur sont nécessaires, nous pouvons aujourd’hui condamner des pratiques de chasses qui n’ont plus aucun rapport avec l’intention initiale : celle de chasser pour se nourrir.
 
L’engrillagement de territoires où les animaux sont de fait, parqués, rompt un équilibre fragile et une certaine équité entre l’homme et la nature et le principe même de la chasse. Des animaux enfermés qui ne peuvent quitter un espace et voire même, sont nourris, pouvons-nous encore les considérer comme sauvages et suffisamment méfiants vis-à-vis des hommes qui les nourrissent ?
 
Il s’agit là véritablement d’une question éthique qui se pose à notre société et interpelle les chasseurs qui n’auront qu’à pénétrer dans ces "réserves" pour satisfaire à un plaisir qui, dans ce cadre, peut légitimement choquer l’opinion.
 
Mettre fin aux engrillagements des territoires, cesser de nourrir les animaux sont la garantie de protéger les espèces et leur permettre de rester sauvages, contribuant de fait aux équilibres entre elles. L’homme ne peut, par ailleurs, être le seul prédateur de la nature d’autant plus dans ce cadre avec un gibier piégé.
 
Nous souhaitons que nos élus s’emparent de ce débat et légifèrent afin d’interdire la chasse dans les espaces spécifiquement aménagés où les animaux n’ont aucune chance, ni la possibilité de s’enfuir. D’autre part, la concentration d’animaux dans des espaces restreints et cela, au-delà de la problématique de la chasse, limite leur circulation et risque de concentrer des maladies qui jusqu’alors ne se transmettaient pas à l’homme. L’actuelle pandémie devrait nous amener à y réfléchir.

 

 

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