Municipales 2020 : Convention nationale des Démocrates pour la planète

Articles - Image d'intro
Œuvrer pour la planète à l’échelle de sa ville : c’est cet engagement responsable que les Démocrates pour la planète sont venus proposer au Mouvement Démocrate, samedi 18 janvier 2020, dans l’amphithéâtre Jean Lecanuet, aux candidats aux municipales et adhérents MoDem venus des quatre coins de la France.

Si l’écologie est devenue, pour la plupart des partis politiques, un thème obligé, le Mouvement Démocrate prend ces questions très au sérieux, et depuis longtemps. Sous l’égide de Yann Wehrling, conseiller municipal de Paris, et de David Guillerm, président du MoDem Finistère, l’équipe des Démocrates pour la planète a rédigé une synthèse de recommandations pour les élections municipales qui ne se paie pas de mots. Loin des grands concepts, ici ce sont des propositions concrètes, compréhensibles et applicables.

Une première table ronde, avec des experts, a débattu des questions de mobilité et d’urbanisme, tout particulièrement dans les grandes villes. De Paris, il a naturellement été question, car l’enjeu est de taille pour la capitale. Maud Gatel, présidente du MoDem Paris, a souligné que Paris est l’une des villes les plus denses au monde. Les limites de la ville doivent être repoussées, car on finit par perdre le bien-être à Paris, il faut remettre de la respiration. L’idée de réouvrir la Bièvre, reprise par d’autres candidats, permettrait de redécouvrir un îlot de fraîcheur bienvenu. À rebours du bétonnage pratiqué par l’actuelle maire de Paris, il faut réintroduire du végétal. Mais plus de végétal ne signifie pas automatiquement amélioration de la biodiversité : les arbres en pot n’ont qu’une fonction décorative. Les arbustes, en quantité, sont bien plus utiles pour favoriser la respiration de la ville. Et il faut complexifier la végétation, en diversifiant les espèces, ce qui est d’ailleurs la meilleure façon d’éviter les allergies.

La place de la voiture, à la source de la crise des gilets jaunes, doit être significativement revue. Il faut redessiner entièrement la ville pour le piéton que nous sommes tous. Dans Paris, les parkings souterrains, souvent presque vides, doivent être utilisés de manière optimale pour libérer de l’espace à la surface. La grève nous a forcés à inventer de nouvelles habitudes comme le covoiturage. À 1,9 personnes par voiture on n’a plus de bouchons à Paris. Le télétravail, ou les horaires décalés, permettent aussi de fluidifier les déplacements. La table ronde a également soulevé les questions de la rénovation des bâtiments, publics et privés, de la nécessité des circuits courts pour une alimentation plus saine, la question de la pollution lumineuse. La discussion avec la salle, animée, est revenue sur la place de la voiture, sujet essentiel. Or, le rapport à la voiture évolue culturellement, du moins dans les grandes villes, où la notion de propriété devient moins importante. Un paradoxe a été noté : les jeunes générations n’ont pas un bilan écologique extraordinaire car ils sont à fond sur les téléphones portables, les tablettes, très émetteurs de gaz à effet de serre. Ne faudrait-il pas arrêter avec le modèle de l’IPhone ? Les questions sur la technologie et son évolution ont mis en évidence la nécessité de penser les transformations sur le temps long, en anticipant et en évaluant les effets. Et le travail de sensibilisation et d’accompagnement des citoyens est indispensable. La conscience écologique ne peut pas être cantonnée dans la seule sphère des experts.

La discussion avec la salle a bien montré que les problèmes de Paris, de banlieues comme Argenteuil, de villes moyennes de province, de communes à la campagne, sont très différents. La question de la désertification a notamment été abordée.

La deuxième table ronde, également animée par des experts, portait sur les thèmes de l’énergie et des smart cities. Cruciale, la question de l’énergie a déchaîné les passions. L’hydrogène est-il un vecteur énergétique d’avenir pour dépolluer ? Peut-on comparer la révolution du charbon vers le pétrole à une révolution prochaine où l’on passera du pétrole à l’hydrogène ? On passerait ainsi d’un système d’énergies fossiles à un système non fossile. Il semble que l’hydrogène permette de stocker l’énergie sur le long terme et de manière propre. Mais nous en sommes au tout début, la question du maillage sur tout le territoire se pose, et les rendements sont très faibles. La première énergie est encore, bien sûr, celle que l’on consomme le moins possible. C’est au politique qu’il revient d’accompagner intelligemment cette transition. Le thème des smarts cities a permis de réfléchir sur les gains de temps réalisés : où et quand l’intelligence artificielle facilite-t-elle le quotidien, et où et quand, à l’inverse, a-t-on toujours besoin d’intelligence grise et de bon sens ?

Précisément, la troisième table ronde, sur l’accompagnement, s’est interrogée sur les manières de sensibiliser les citoyens. Éveiller la conscience écologique des lycéens semble particulièrement adapté. À l’échelle locale, la "ruche qui dit oui", les AMAP, les ressourceries, entraînent de nouvelles façons de consommer. L’économie circulaire, l’économie sociale et solidaire doivent être présentées aux citoyens comme des manière astucieuses, responsables, de gérer leur quotidien tout en économisant. Mais, comme l’a fait remarquer le juriste Benoît Smaltz, il convient aussi de sensibiliser nos élus politiques et l’administration, formée dans des écoles où l’enseignement des enjeux écologiques n’avait à l’époque pas de place. Le "Shift Project" propose ainsi 10 mesures pour décarboner les municipales. Il s’agit de co-construire les plans de décarbonation sur les territoires. Il faut faire comprendre aux maires que le service des achats publics, même s’il n’est pas le plus vendeur électoralement, a un vrai impact. Il faut le faire comprendre aux maires, pour qu’ils forment mieux les acheteurs. La discussion avec la salle a porté sur la place des villes moyennes, qui prendront sans doute plus d’importance à l’avenir.

Très animés, les échanges ont montré un besoin criant de vivre mieux au quotidien. Évidemment, agir de manière responsable n’implique pas d’être expert sur toutes ces questions. Il ne faut pas désespérer : contraindre les industriels et compter sur la pression des consommateurs permet d’agir. Il entre, bien sûr, une part de foi dans l’amour que nous portons à la nature et à nos villes : pour sauver la planète ensemble, la confiance est déterminante.

Programme de la Convention

Comment concilier développement durable, place de l'environnement et croissance de la ville ?
Gaëlle Audrain Demey - Docteure en droit
Maud Gatel - Conseillère de Paris
Tarik Meziane - Muséum d'histoire naturelle
Daphné Ract-Madoux - Conseillère nationale
Modération - Yann Wehrling - Ambassadeur à l'environnement

Comment les municipalités françaises peuvent devenir des Smart Cities ?
Maxime Bizzarri - Consultant en informatique
Cédric de Saint-Jouan - Industriel énergies renouvelables 
Serge Meyblum - Membre du syndicat régional Sipperec
Loraine Moiroud - Consultante en performance économique
Modération - Aurélia Lefèvre - Militante JDem 

Comment accompagner le changement ?
Julien Bouchet - Conseiller municipal à Clichy
Benoit Schmaltz - Maître de conférences de droit public
Modération - David Guillerm, Président MoDem 29

Cliquer ici pour trouver toutes les recommandations des "Démocrates pour la planète"

Retour à la liste des articles