Municipales 2026 : Lutte contre la pollution plastique – Quel rôle pour les collectivités locales ?

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Webinaire avec Phillipe Bolo, député Les Démocrates de Maine-et-Loire.

Nous lançons notre série de conférences dans le cadre de la préparation des élections municipales avec une première rencontre autour de la lutte contre la pollution plastique. 

Les collectivités locales jouent un rôle essentiel dans la réduction de la pollution plastique, notamment à travers la limitation de la consommation, le développement de l’économie circulaire et la mise en place de politiques publiques ambitieuses.

Suivez notre échange avec Philippe Bolo, député de la 7ᵉ circonscription de Maine-et-Loire depuis 2017, ingénieur agronome de formation, membre de la Commission des affaires économiques et de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST). 

Depuis 2019, il s'est particulièrement investi dans la lutte contre la pollution plastique, co-rédigeant plusieurs rapports parlementaires sur le sujet, notamment « Pollution plastique : une bombe à retardement ? » et « Les enjeux scientifiques du traité international visant à mettre un terme à la pollution plastique ». Il a également plaidé pour la rationalisation de l'utilisation des emballages et le développement de l'éco-conception.

Débat animé par Solène Boulenguer.

 

Résumé de la rencontre et des échanges :

La pollution plastique vient principalement de l'usure de la matière plastique dans le temps.
Le niveau de pollution plastique est variable selon les différents types d’emballage et leur utilisation.
Le problème est le plastique à usage unique à durée de vie courte (ex : vêtements en fibre synthétique de la fast fashion) certains équipements en plastique sont indispensables : câbles électriques, bâtiment, matériel médical…
Les fuites de granulés plastiques dans l’environnement (larmes de sirène) dépendent de la quantité de plastique en circulation et de leur stade évolutif dans le processus de production.

La problématique étant mondiale, comment la traiter à l’échelon communal et intercommunal ?
Il faut travailler à partir des compétences publiques : éducation, enfance, achats publics, espaces verts et voiries, communication et finances publiques.

Au niveau national, l'économie circulaire en est la traduction.
Objectif : passer de l’économie linéaire à l’économie circulaire
Grâce à la règle des 3 R, 3 actions possibles à respecter dans cet ordre :

  1. Réduire la quantité de déchets
  2. Ré-employer (réparer, ré-utiliser)
  3. Recycler : pour refaire de la matière

La traduction de ce principe des 3R est la Loi AGEC (Anti-Gaspillage Economie Circulaire) de 2020. Loi la plus ambitieuse d'Europe en matière d'économie circulaire. 100 articles avec des obligations à appliquer par les entreprises, les consommateurs et également les collectivités locales :

  • Interdiction progressive du plastique à usage unique (ex : les bouteilles)
  • Tri à la source
  • Réduction des déchets
  • Reprise des encombrants
  •  Remise en application de la consigne

Des décrets de la Loi AGEC restent encore à être étudiés et rédigés.

Actions qui peuvent être mises en place dans les communes :

  • Achats publics : privilégier les objets de seconde main et le matériel reconditionné
  • Communication : sensibilisation dans le magazine local, évènements gobelets et fontaines à eau sur site lors de manifestations associatives
  • Éducation et enfance : supprimer les couverts et plats en plastique dans les cantines, les crèches… (enfants, publics sensibles aux perturbateurs endocriniens)
  • Espaces verts et voirie : nettoyages collectifs des espaces publics, panneaux informatifs ou nudges : "Ici commence la mer, ne rien jeter"
  • Déchets (au niveau de l'intercommunalité) : collecte des déchets triés
  • Finances publiques : l'économie circulaire génère des économies qu'on peut mettre ailleurs dans les écoles, dans la culture, dans les espaces verts. À l'échelle nationale la somme totale collectées par la taxe d'enlèvement des ordures ménagères est de 20 milliards d'euros, les éco-contributions sur le périmètre des emballages représentent 1,5 milliard d'euros, la taxe européenne de non atteinte des objectifs de recyclage que la France doit payer 1, 5 milliards d'euros, ce qui au total correspond déjà à 23 milliards d’euros.
  • Santé : pas de politique structurée coté ARS à destination des collectivités, mais possibilité dans les Contrats locaux de santé (exemple : opération zéro phtalate de la CPAM de l'Indre)


Existence d'un guide à destination des communes françaises : Territoires zéro pollution plastique du WWF Pollution-Plastique_WWF.pdf

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